Une étude sur ce sujet est actuellement conduite sous l’égide du
ministère français de la Recherche et coordonnée par Patrick GUIOL du Centre de
Recherches sur l’Action Politique en Europe – UMR 6051 – CNRS – Université
Rennes 1 & Institut d’Etudes Politiques de Rennes, en collaboration avec
Jorge MUNOZ de l’Atelier de Recherches Sociologiques - ARS – Université de
Bretagne Occidentale à Brest, Marylène Bercegeay ingénieur d’études au CNRS.
Dans le cadre des nouvelles approches en matière de santé fondées sur la prévention, laquelle suppose une meilleure maîtrise environnementale, la question des conditions de travail s’impose aux premiers rangs. Au-delà des facteurs objectifs liés aux nuisances matérielles dans l’entreprise, ergonomique, chimiques, physiques ou sonores, l’approfondissement des déterminants économiques et sociaux de la santé inclut, également, les rapports psychosociaux. Le “vécu” du salarié et son incidence sur sa santé guide cette étude à travers une série d’enquêtes portant sur l’absentéisme médicalisé ainsi que sur les pathologies au travail en relation avec le type de management et le climat social dans l’entreprise. La question sous-jacente est la suivante : “dans quelle mesure des salariés sont conduits à se saisir (inconsciemment ou sciemment) du médical comme instrument de médiation sociale ? Dans quelle mesure certains types de situations relationnelles dans la conduite des rouages de l’entreprise génèrent pour les salariés de réelles pathologies ?”
En d’autres termes, existe-t-il une corrélation entre la nature des systèmes de relations sociales au travail et les “coûts santé” de chaque entreprise ? Deux modes opposés de gestion des ressources humaines sont comparés: l’un sur le registre du management participatif et de l’actionnariat salarié, l’autre sur le registre de la gestion patriarcale, traditionnelle et autoritaire. Déjà, sur une base identique, une précédente étude a établi l’existence, en d’autres domaines, de telles corrélations, notamment sur la détermination des opinions et des comportements des salariés (culturels, sociaux, syndicaux mais, aussi, politiques). Ces effets dits “effet participation”, ou encore “effets de bord” parce que non prévus ni recherchés par les utilisateurs des techniques de management participatif dont l’objectif est exclusivement lié aux performances économiques et à la productivité, s’avèrent exercer une influence bénéfique tant pour l’entreprise que pour la communauté. La question qui intéresse la présente étude est celle d’incidences semblables en matière de santé. La durée prévue de l’enquête est de deux années.
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